Bulletin d’information n°69 de mai 2017 de l’association Le Geai.
Sommaire
Sommaire du bulletin d’information n°69 de mai 2017 :
- 1. Assemblée générale du Geai
- 2. Activités et sorties
- 2.1. Visite de l’observatoire Camille Flammarion
- 2.2. Chantier Jarcy avec l’IMPRO
- 3. Accords de Kigali
- 4. Modification du périmètre « forêt de Protection – Massif de Fontainebleau »
- 5. La chrysomèle du romarin
- 6. La loi sur la biodiversité
- 7. Autant de pesticides dans l’air à Paris qu’à la campagne
- 8. Les nouveaux dangers sanitaires en France
- 9. La maladie de Lyme ou Borréliose
- 10. Sorties
- 11. La Revue de presse, plutôt optimiste
- 11.1. À Ribeauvillé, les viticulteurs veulent ramener les oiseaux dans les vignes
- 11.2. On ne jette plus, la consigne revient en voici 2 exemples
Classement du « Louchet » à l’inventaire des monuments historiques
Bernard avait à cœur que l’on s’occupe de ce louchet (machine destinée à l’extraction industrielle de la tourbe durant la première moitié du XXème siècle) laissée à l’abandon à Baulne et voilà que l’association ASME (Association de Sauvegarde des Moulins de l’Essonne) qui a pris en charge le louchet nous annonce son classement à l’inventaire des monuments historiques.
Le Louchet « Invention d’utilité publique, réhabilitée en monument historique »
Depuis la nuit des temps la quête du feu a généré la recherche de combustibles. La tourbe, issue de la décomposition des végétaux en milieu anaérobie, fut largement utilisée avant l’exploitation mécanique intensive du charbon. Ce dernier exploité depuis le XVIIème siècle avec un pouvoir calorique double de la tourbe a supplanté celle-ci au quotidien et bien sûr dans l’industrie aux XIXème et XXème siècles. Celle-ci est cependant encore utilisée de nos jours en certains pays, pour le chauffage ou la construction.
L’extraction s’effectuait à la force humaine, au moyen de bêches particulières, sorte de louches qui donnèrent leur nom à l’outil, le « Louchet », étroites, longues, très lisses et munies d’ailettes sur les côtés. De cette façon on extrayait des terrains tourbeux des « pains » de tourbe, qui seront débités en « briquettes » séchées au soleil avant leur emploi comme combustible. Avec les activités manufacturières, son importance fut croissante du XVIème siècle jusqu’aux années 1850 à 1890 (38 000 ha en France). La production était de l’ordre de 14 t (Cambron, Somme, 1942) à 35 tonnes/an/personne (Long, Somme, 1889).
Vint la seconde guerre mondiale, et une grande pénurie de charbon. En 1942, muni d’un CAP de mécanicien gazogène, Noé DELASSUS, invente une machine à extraire la tourbe mécaniquement. Le génie de cet homme, qui va donner du travail à beaucoup d’habitants des villages, ne le rendra jamais riche. Il vendait la tourbe à moitié prix du charbon sous prétexte que celle-ci a un pouvoir calorifique moitié de celui du charbon. L’inventeur exploita la machine lui-même, en diverses régions, plus particulièrement à Long (Somme) et, jusqu’à 76 ans, en 1962, autour du village de Baulne, sur les bords de l’Essonne. Sa machine produisait, avec 10 ouvriers, 1000 tonnes de tourbe par an, soit 7 à 28 fois l’extraction manuelle. L’exploitation s’arrêta, devant l’emprise des autres sources d’énergie, et la machine fut reléguée au bord d’un étang jusqu’au jour où un photographe découvrit l’étrange machine, et fit œuvre d’information. Pour tenter de la sauver, ainsi que son créateur, de l‘oubli, en 2013 : Jacques Bernard maire de Baulne, Mme Fischer-Ménager (trésorière) et M. Her (président) de l’Association « Le geai », Mme Boisnard du PNR Gâtinais français, d’un commun accord avec Mme Marie-Hélène Percy présidente de l’ASME 91, ont dévolu le Louchet à cette association pour sa valorisation patrimoniale. En 2014 et 2015 : l’ASME a recherché les moyens de remise en état du bien, possibilités de mise en valeur, et obtention des plans près des héritiers. En 2016 : suite à ces démarches, Monsieur Dailloux du moulin de Boissy-la-Riviére, adhèrent de l’ASME 91, se proposa pour remettre en état la machine.
Suite aux actives démarches de Sylvain Duchêne conservateur du musée d’Etampes, Monsieur Franck Marlin, maire d’Etampes, proclama après les procédures d’instruction règlementaires, l’attribution de « monument historique » à la machine remarquable à plus d‘un titre. Elle sera installée au bord du Juineteau dans la base de loisirs. Nos vifs remerciements pour ce concours exemplaire entre les élus et la société civile pour préserver et valoriser nos patrimoines.
Association des moulins de l’Essonne ASME 91
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